Mercredi 15 juin 2016, le Lycée de Cibeins a reçu la visite d’un ancien élève. C’est accompagné de ses enfants et de représentants de l’association des anciens (François GODDE, Jean FOUREL et Bernard ABDILA) que Georges FRACASSI a pu redécouvrir, le temps d’un après-midi, l’école qu’il a fréquentée de 1931 – 1936.
De 14 à 19 ans Georges est venu apprendre les métiers de l’agriculture. A cette période, l’école a été dirigée par Monsieur BLERIOT et Monsieur MARCEAU mais Georges se souvient aussi d’Edouard HERRIOT qu’il voyait venir passer ses week-ends à Cibeins.
A l’époque une seule formation était dispensée, lui et ses camarades ont appris le maraîchage, la viticulture, la sylviculture, la pisciculture… il se souvient alors : « On a vécu la vie de ferme, la vie paysanne. Tout était fait sur place, on cultivait nos propres légumes, on avait une boulangerie, on fabriquait aussi le beurre et on portait du lait aux hôpitaux de Lyon ». Cette dernière information fait écho au Centenaire qui sera célébré en 2018 et durant lequel, l’un des évènements phares appelé très justement « La Route du Lait » retracera le trajet parcouru de Cibeins à Lyon pour apporter le lait aux crèches et hôpitaux de cette ville.
Ayant perdu son père à la Guerre, Georges était pupille de la nation. Il nous explique comment il est entré à Cibeins : «J’habitais à la campagne et nous avions un jardin, j’aimais bien et un oncle m’a conseillé d’intégrer l’école d’agriculture, c’est comme ça que je suis entré à Cibeins ». A cette époque, les élèves n’avaient le droit qu’à une sortie par mois et dormaient dans des dortoirs d’une quarantaine de places, ils ne se douchaient qu’une fois par semaine…bien loin du confort dont bénéficient nos élèves aujourd’hui.
Après 5 années passées à Cibeins, Georges a été prisonnier de Guerre, il a été retenu captif en Prusse orientale, près de la Lituanie. Une fois revenu en France, il a commencé à travailler dans un vignoble beaujolais puis a poursuivi sa carrière à Nîmes dans les travaux publics. Il a ensuite travaillé chez Marechal, un fabricant de toiles cirées pour finir sa carrière chez Berliet. Cependant, il dit avoir regretté de ne pas avoir pu rester travailler à la terre : « Ça m’a toujours pesé, j’aurais voulu vivre en liberté ».
Aujourd’hui Georges à 3 enfants, 5 petits-enfants et 7 arrières petits-enfants, il fêtera ses cent ans en 2017 et ce fut pour lui « un grand plaisir de revenir à Cibeins ».